domingo, 13 de febrero de 2011

Le site archéologique de Agua Blanca et son musée


Par Catherine Lara*

La commune de Agua Blanca se situe dans le Parc National de Machalilla (province de Manabí). Elle s’étend sur 55 000 hectares et est visitée par 8 000 touristes en moyenne chaque année .

Cette zone du parc national s’articule autour d’une vallée (Buenavista), et des monts qui l´entourent. Elle est recouverte d’une végétation caducifoliée, c’est-à-dire, par des arbres et arbustes qui perdent leur feuillage pendant la saison sèche afin de protéger leurs racines, peu profondes. Parmi les différentes espèces végétales originaires de la région, l’on citera le fromager, le cerisier, et le barbasco. Au niveau de la faune, la présence de biches, de singes et d’ours fourmiliers est également à signaler.

Du point de vue administratif, le secteur se trouve sous la garde de la communauté de Agua Blanca. Son patrimoine archéologique est de fait géré par une équipe composée par plusieurs familles originaires de l’endroit.

Les activités de tourisme archéologique proposées par les habitants de la communauté incluent des visites guidées aux différents sites localisés dans le parc, ainsi qu’au musée archéologique de Agua Blanca.

Quatre chefferies précolombiennes manteñas auraient existé dans la région ; Agua Blanca aurait été le siège de la plus grande d'entre elles. En effet, 600 structures archéologiques en moyenne ont été identifiées dans le secteur, parmi lesquelles des murs -mais aussi des fours- sont les mieux conservées. Celles-ci se situent pour la plupart dans les zones humides des montagnes qui entourent la vallée inondable de Buena Vista, ainsi que sur les petites collines se trouvant au milieu de celle-ci.

Pour sa part, le musée archéologique a été fondé en 1979, à partir des découvertes de Colin Mc Ewan, archéologue nord-américain ayant travaillé dans la région jusqu'en 1985. Les pièces exposées dans le musée sont un échantillon qui ne représente que 30% du matériel mis au jour par Mc Ewan. Six cultures archéologiques ont pu être identifiées sur le site; celles-ci sont représentées dans le musée: il s'agit de Valdiva, Machalilla, Chorrera, Bahía, Guangala et Manteño. Bien que sa surface soit plutôt réduite, le musée réussit tout de même à présenter une synthèse archéologique du site, par le biais de cartes, maquettes, séries chronologiques et explications en espagnol et en anglais sur l'usage des pièces dans leur contexte culturel.

Le matériel exposé est essentiellement céramique (urnes funéraires, poteries à usage cérémoniel et domestique), mais aussi en pierre (colonnes, les fameux sièges manteños en forme de "U"), ainsi qu'en coquillage, métal, os ou encore, en minéraux (turquoise par exemple). Au niveau iconographique, les représentations d'oiseaux et de félins sont les plus communes. Les guides du musée soutiennent l'hypothèse d'après laquelle les chefferies de la région menaient d'intenses échanges commerciaux avec d'autres populations précolombiennes du Mexique, du Pérou et du Chili, grâce à des embarcations fabriquées à partir de bois de balsa. L'objectif de ce commerce aurait été l'approvisionnement en cuivre, qui aurait été échangé contre des coquillages de Spondyle ou des poteries finement décorées.


En résumé, le dynamisme des habitants de Agua Blanca s’inscrit dans une série d'initiatives entreprises par les populations des diverses communautés de la province de Manabí dans un effort commun de récupérer leur identité précolombienne. Ce cas particulier illustre que la gestion des sites archéologiques par les communautés locales représente sans aucun doute une solution viable face à la sauvegarde et la protection de notre patrimoine archéologique, raison pour laquelle il s'agit d'une modalité dont les implications diverses (et archéologique en particulier) méritent d'être diffusées.


*Traduction de l’auteur de l’original en espagnol (Équateur) paru dans la section « Musées » du site Arqueología Ecuatoriana (2007)


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