sábado, 12 de febrero de 2011

Projet Archéologique Vallée du Fleuve Cuyes


Par Catherine Lara

Le 17 août 2009, la Mairie du Canton de Gualaquiza et l'Institut National du Patrimoine Culturel ont signé un accord dans le but d'etudier et faire connaître les spectaculaires ruines archéologiques de la vallée du fleuve Cuyes (canton de Gualaquiza, province de Morona Santiago), dans le piémont oriental andin.

Il y a peu de temps encore, l'Amazonie était marginalisée dans la pratique archéologique. Cependant, des recherches récentes sont en train de prouver le rôle fondamental joué par les cultures amazoniennes dans les origines du monde andin.

La vallée du fleuve Cuyes est une région clée de ce point de vue-là, puisqu'elle se trouve sur un lieu de passage stratégique entre les hauts plateaux andins et l'Amazonie, et qu'elle présente des vestiges architecturaux précolombiens spectaculaires, essentiellement des forteresses et des constructions probablement liées à des structures domestiques. Bien que la recherche archéologique menée jusqu'ici dans la région ait été relativement limitée, les efforts pionniers des chercheurs Ekstrom, Taylor, Salazar, Ledergerber et sutout, Carrillo, ont mis en avant la valeur patrimoniale et archéologique de la vallée du fleuve Cuyes.

Ainsi, le "Projet Archéologique Vallée du Fleuve Cuyes", financé par l'accord entre l'INPC et la Mairie de Gualaquiza, s'est fixé l'objectif de continuer à éclaircir la problématique sur l'origine chronologique et culturelle des ruines de la vallée en question. Pour cela, suite à une recherche bibliographique basée sur le mémoire de licence Apports et facettes de la reconnaissance archéologique: le cas de la vallée du fleuve Cuyes, des cartes précises des secteurs de Espíritu Playa, San Miguel de Cuyes, Ganazhuma, La Florida et Nueva Tarqui ont tout d'abord été dressées, dans le but de délimiter de façon précise la zone d'intervention du projet. Ensuite, grâce à la précieuse participation des communautés locales, les archéologues du projet ont fouillé des zones bien définies au sein de chaque structure, dans l'intention de récupérer des échantillons de carbone et de céramique. Des échantillons de sol ont également été prélevés, dans le but d'identifier d'éventuelles pratiques agricoles précolombiennes dans la vallée.

Les résultats du projet ont révélé que vers le premier millénaire avant Jésus-Christ (période du Formatif tardif), un groupe humain s'est installé dans la haute vallée du Cuyes (secteur de San Miguel de Cuyes). La céramique récupérée sur les lieux s'associe à la tradition Tacalshapa (proto-cañari). Il semblerait que cette zone ait ensuite été abadonnée. Entre les XIVème et XVIIème siècles, une "vague" de monumentalité surgit ensuite dans les secteurs de la Florida, El Cadi, Buenos Aires (basse vallée du fleuve Cuyes), ainsi que dans la zone de Espíritu Playa (haute vallée). D'un point de vue ethnohistorique, il s'agit d'un contexte mouvementé, puisqu'il correspond à l'époque des guerres incas et de la conquête espagnole. Néanmoins, aucune trace de céramique inca n'a été trouvée dans le secteur, où semble plutôt prédominer le matériel dit "corrugado", ainsi que des ensembles céramiques aux traits nouveaux, peut-être caractéristiques de la région. D'autre part, dans les terrasses de San Miguel de Cuyes et Nueva Zaruma, des activités agricoles liées a la culture du maïs -entre autres espèces- ont également été identifiées.

Il faut souligner que ce projet est un pas de plus dans la recherche archéologique de la vallée du fleuve Cuyes. En premier lieu, parce que notre étude s'est uniquement concentrée sur les structures monumentales. En outre, afin de confirmer le scénario chronologique et culturel tentatif que nous proposons ici, il est nécessaire de continuer à fouiller dans le secteur. Comme on l'a vu plus haut, la vallée du fleuve Cuyes est une zone clée du point de vue archéologique et patrimonial. Néanmoins, malgré les efforts des communautés locales, le cours du temps, l'activité humaine et le pillage menacent de détruire à jamais ce précieux héritage. Il est à esperer que chercheurs, autorités culturelles et locales sauront sauvegarder cet inestimable patrimoine naturel et culturel, car connaître nos origines est aussi comprendre qui nous sommes.


Télécharger le premier compte-rendu du projet en espagnol sur le site Arqueología Ecuatoriana

Télécharger le deuxième compte-rendu du projet en espagnol sur le site Arqueología Ecuatoriana

Télécharger le troisième compte-rendu du projet en espagnol sur le site Arqueología Ecuatoriana

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