lunes, 18 de abril de 2011

Manuela Sáenz la Libératrice du Libérateur (la Libertadora del Libertador)



Par Claude Lara [Dans le cadre du Colloque d'été de l’Université de Paris Ouest La Défense «Indépendance Amérique – Independencia Americana – Cycle Conférence, Précurseurs et Pères des Indépendances Hispano-américaines », le vendredi 18 juin a été dédié à l’Equateur, de 15h à 17 h30, à la salle des conférences bâtiment B.

«Tu es la Libératrice du Libérateur». Cette phrase si connue de Simón Bolívar lorsque Manuela Sáenz Aispuru lui a sauvé la vie à Bogotá, en septembre 1828, est très intéressante car elle révèle au XXIème siècle une date charnière concernant l’évocation de la reconnaissance des hautes personnalités de l’indépendance latino-américaine.

Cette commémoration du Bicentenaire en 2010 de plusieurs Indépendances Latino-américaines, nous permet de mieux faire connaître cette nouvelle interprétation historique qui se dessine au sujet des fameux «próceres de la Independencia», nos célébrités, nos grandes personnalités (Francisco de Miranda, Simón Bolívar, José de San Martín, Antonio de Sucre, Francisco Paula de Santander, Páez, Juan José Flores, etc.). L’indépendance sud-américaine n’est plus le monopole des hommes! Des femmes apparaissent, très lentement bien sûr. En vérité, comme nous allons le voir, il faudrait dire réapparaissent. Pour cette raison, avec l’équatorienne Manuela Sáenz, nous allons aborder plusieurs points de cette autre perspective.

Rappelons à grands traits cette version classique:

Elle est la Libératrice car elle a été la maîtresse de Bolívar jusqu’à sa mort (1822-1830). C’est une vision romantique et à sensation, en étant encore mariée à James Thorn, et ceci depuis 1817. Par ailleurs, elle est la Libératrice car elle lui a sauvé la vie et ce à maintes reprises. Ce qui en soit est considérable! Comme vous pourrez le constater, si vous allez à Bogotá à l’entrée du Palais San Carlos, aujourd’hui siège du Ministère des Affaires Etrangères Colombien, vous pourrez lire sur cette plaque, en souvenir de ce moment historique: «Passant arrête-toi un instant et contemple le lieu où a été sauvé le Père de la Patrie et son Libérateur, Simón Bolívar, lors de la funeste nuit de septembre 1828».

Lisons attentivement ce qui est écrit ici. Il s’agit bien du «Père de la Patrie et son Libérateur, Simón Bolívar», mais ce qui est inscrit dans le marbre c’est «a été sauvé». L’équatorienne Manuela Sáenz n’apparaît donc pas. Pourtant nous sommes bien en 1828, elle était déjà: un des plus prestigieux compagnons de lutte de l’indépendance, colonelle de l’armée des Patriotes, politicienne, secrétaire et archiviste du fameux «Père de la Patrie et Libérateur», conseillère et guerrière aguerrie. On le comprendra beaucoup plus tard, elle était une des toutes premières féministes latino-américaines.

A travers cette nouvelle interprétation historique la question a donc été reposée: comment se fait-il que la personnalité la plus célèbre d’Amérique du Sud, puisqu’à lui seul est réservé le glorieux qualificatif de Libérateur, ait donné à l’équatorienne Manuela Sáenz le titre de Libératrice?

Les réponses données par la version classique sont vite apparues comme tout à fait insuffisantes et même caricaturales. En effet, comment peut-on être la Libératrice du Libérateur? en étant tout simplement sa maîtresse? même si Manuela Sáenz lui avait sauvé la vie à maintes reprises. Non, Simón Bolívar savait bien à qui il avait à faire et pour cette raison, en 1828, il lui donna ce titre prestigieux. Ainsi en développant le sens de cette fameuse phrase nous analyserons son contenu et comprendrons mieux tout son sens et toute sa portée.

1) Au sujet de cette affirmation, commençons par Simón Bolívar:

Le Libérateur savait très bien que Manuela Sáenz était quiténienne. Pour lui cela avait un sens bien particulier. A Quito était née la lutte pour l’indépendance sud-américaine. Lui-même, Simón Bolívar, en s’adressant à la Mairie de Quito avait déclaré en 1822: "L’allégresse de la Colombie a atteint son apogée, en recevant en son sein le peuple de la République qui le premier a hissé le drapeau de la liberté…” (1).

Simón Bolívar n’avait certainement pas oublié l’importance du 10 août 1809. En effet, le premier gouvernement révolutionnaire sud-américain, en se proclamant Assemblé Souveraine (Junta Soberana), était né, pris le pouvoir, renversé l’autorité espagnole (le Président de l’Audience Royale de Quito, le Comte Ruiz de Castilla), désigné un gouvernement qui a confirmé son assise populaire en déclarant: «Nous les soussignés députés du peuple» (2). J´insiste sur ce fait, car ce premier gouvernement est bien d’origine populaire. Tous ces députés ont effectivement été élus par les habitants de chaque arrondissement de la ville de Quito et non, comme certains l’ont affirmé du fait de leur noblesse ou de leur position sociale. D'ailleurs comme vous pourrez le constater vous-même en lisant les documents qui ont été entièrement reproduits sur le site électronique de l’Ambassade de l’Equateur en France «-Indice Bicentenario : 1809-2009)» (3). Et comme dans toute démocratie, ces législateurs ont bien désigné un gouvernement. Simón Bolívar le savait parfaitement et cette réalité politique faisait partie de sa campagne contre le colonialisme espagnol, en vue d’obtenir l’indépendance d’une grande partie de l’Amérique du Sud.

Ainsi, cette affirmation de Simón Bolívar au sujet de Manuela Sáenz «Libératrice du Libérateur» se réfère très clairement à l’importance de la ville de Quito et il y était très attaché, puisqu’il lui dira «je suis quiténien de cœur» (4) comme nous le relate Manuela Sáenz dans son journal de Quito, daté du 19 juin 1822. En effet, c’est également à Quito lors de son entrée triomphale, après la bataille de Pichincha du 24 mai 1822, que nos deux héros se rencontrent et ne se quitteront plus jusqu’à la mort de Bolívar en 1830.

En écho à l’importance de Quito pour Simón Bolívar, il en est de même pour Manuela Sáenz qui en 1809-1810 (dates de la 1ère révolution et du massacre des révolutionnaires), aide déjà les patriotes, même si elle n’est qu’une adolescente. Rappelons que la répression espagnole sera terrible: 500 patriotes seront tués et blessés le 2 août 1810, c´est à dire 20% des habitants de la ville de Quito. Et, fait encore plus significatif, lors de la fameuse bataille de Pichincha du 24 mai 1822 qui apportera la libération de l’Equateur, Manuela Sáenz soutiendra les armées de Bolívar à remporter la victoire en y participant personnellement.

Donc, la «Libératrice du Libérateur», n’est pas une phrase dite à la légère, ni une belle déclaration d’amour en reconnaissance à une maîtresse de tout premier plan ou bien un geste de gratitude pour lui avoir sauvé la vie. En effet, soulignons le passage de cette lettre du Libertador du 7 juin 1828 adressée au Général José María Córdoba: “Vous connaissez bien ma personnalité et il n’existe ni n’existera rien qui ne puisse changer quelqu’un qui est né en aimant la liberté. Elle est aussi une Libératrice, non seulement du fait de son titre, mais surtout grâce à son audace et à son courage, sans que vous ou quelqu’un d’autre ne puissiez rien y changer. De cette affirmation provient le respect qu’elle mérite comme femme et comme patriote" (5).

2) Le sens et la portée de cette même affirmation pour Manuela Sáenz:

Manuela Sáenz, après avoir sauvé la vie de Bolívar en septembre 1828, comme cela est inscrit sur cette mémorable plaque du Palais de San Carlos, était déjà: un compagnon de lutte, une politicienne engagée, une conseillère écoutée, une guerrière aguerrie et, de plus, la secrétaire et l’archiviste de la correspondance politique et privée du fameux Libérateur.

Reprenons, avec des preuves à l´appui, les différents traits de sa personnalité pour mieux comprendre le sens et la portée historique de cette citation: Politicienne confirmée, c'est-à-dire engagée corps et âme pour la cause de la liberté et les guerres de l’indépendance. En effet, comme l’écrivit si bien l’historien Carlos Alvarez Saa «A cause de son mariage, Manuela Sáenz réside à Lima où elle se consacre à son credo révolutionnaire en influençant avec détermination le bataillon royaliste de Numancia, auquel appartient son frère José María, à changer de camp en passant chez les patriotes. Elle se réunissait avec des patriotes péruviens pour raviver la flamme révolutionnaire, pour cette raison le Protecteur San Martín lui octroya la décoration de l’Ordre de La Caballerosa del Sol» (1821) (6). A ce sujet Manuela Sáenz dans son journal de Paita, dimanche 27 août 1843, nous donne d’autres éléments: “Des raisons majeures m’ont unie à lui: ma conviction patriotique, le fait d’être ensemble envers et contre tout. Ma fermeté et mon caractère, du fait que j’étais convaincue que Simón serait le seul dans l’histoire du monde, à être le libérateur d’une nation grande et souveraine" (7).

Et à ce sujet, un des plus grands biographes de notre héroïne, Alfonso Rumazo González, a pu affirmer: “Indubitablement ça n’a pas été l’attraction physique qui a uni pour toujours ces deux êtres exceptionnels mais leur force spirituelle. Les mêmes désirs de gloire, une même foi dans leur œuvre, un même sens inconditionnel du sacrifice, une même défiance de tous malgré l’urgence de s’en remettre aux autres… Seule Manuela Sáenz du fait de sa grandeur d’esprit, de ses sentiments, de sa préparation et par la force de son caractère a pu s’élever vers de si hauts sommets. Comme nous le faisons remarquer elle s’est imposée à tout et à tous. Elle fut la compagne fidèle, intelligente et digne du grand homme; …» (8).

Finalement, en ce qui concerne cette figure politique majeure de l’indépendance latino-américaine, écoutons ce que disait le grand écrivain péruvien Ricardo Palma au sujet de cette figure politique: “Manuela Sáenz est restée à Quito totalement accaparée par la politique. Ce fut à ce moment là, lance en arrêt et à la tête d’un bataillon de cavaliers qu’elle étouffa une mutinerie sur la place et dans les rues de Quito" (9).

Conseillère avisée, c’est elle qui donnera en permanence de précieux conseils à Bolívar et à son plus grand maréchal Antonio de Sucre, ainsi qu´à San Martín. Voici deux exemples de première importance: «Quand la question de Guayaquil a surgi je connaissais bien le Général San Martin et j’ai profité de mon amitié avec certains de ses admirateurs, particulièrement avec Rosita, pour enquêter nécessairement sur certains points portant sur l’annexion de Guayaquil à la Colombie. Convaincue, comme l’était aussi le Libérateur et Président, que Guayaquil faisait partie du territoire colombien je lui ai conseillé de ne pas consentir à ce que cette province ne se sépare de sa mère patrie (la Colombie) et de ne point permettre que les péruviens essayent de mutiler ce bout de territoire colombien. J’ai indiqué à V.E. que je connaissais très bien les faiblesses de monsieur le Général San Martín qui m’avait décorée de la ‘Caballeresa del Sol’, Simón ne m’a pas permis de lui en parler. Pour le moment. Mais ensuite, très inquiet, il me demanda : vous savez madame comment je peux, selon votre intuition, convaincre monsieur le Général pour qu’il sorte du pays sans faire de scandale, en renonçant à cette aventure téméraire d’annexer Guayaquil au Pérou ? Alors je lui ai répondu : Allez-y en personne et secouez tous ces indécis, réunissez les sous la protection de la République de Colombie, prenez vous-même en charge le commandement militaire et politique de ce port» (10).

Un autre moment décisif dans l’indépendance sud-américaine: “Je me suis rendue compte que Santander n’a jamais voulu aider le Pérou. Il escomptait que les péruviens fassent seuls la révolution et la guerre aux espagnols ; il voulait s’approprier de la Patrie (Nouvelle Grenade). Sans plus d’obstacles ni d’engagements pour l’Amérique. Il voulait être élu Président, faire ses propres lois, car il voulait tout réglementer et envoyer au diable ce fou de Libérateur. Pour cela il pensa à tout. Cela nous a coûté beaucoup de travail d’obtenir des révélations d’un de ses partisans. Il déclara ‘Laissons que le Libérateur passe à l’étranger, au Pérou, sans autorisation, au bout du compte il fera ce qu’il veut. Ainsi le Parlement pourra se débarrasser de lui et de cette femme astucieuse qui est sa fidèle compagne. Nous ne lui enverrons ni troupes ni équipements, tout ça va merder, et il ne saura pas quoi faire, sans gouvernement ni commandement’. Immédiatement j’ai passé un rapport à V.E. et je l’ai supplié de ne pas écrire de lettres depuis le Pérou, ou tout au moins de ne pas mettre de date dans des lieux similaires, mais de changer leurs noms par d’autres localités qui se trouvent en dehors du Pérou, …» (11).

Au sujet du rôle si déterminant de Manuela Sáenz, rappelons qu’elle était une femme très écoutée: «Rapidement elle trouva l’occasion de connaître personnellement Sucre dont elle sera pour le reste de sa vie l’amie intime, sincère. Jamais elle ne douta de la loyauté ni de la noblesse de cet admirable natif de Cumaná, jamais elle n’essuiera de reproche de sa part. De son côté le jeune général –il avait à peine 28 ans- trouvera dans Manuela une confidente, une médiatrice face à Bolívar, une amie disposée, à tout moment, à prêter de généreux services à la cause de l’indépendance; une femme enfin qu’il dénommera respectueusement l’épouse du Libertador…» (12).

Guerrière aguerrie, elle a été décorée par les plus grands militaires de l´indépendance et à maintes reprises pour ces hauts faits et gestes. Elle est devenue colonelle des armées des Patriotes et à titre posthume générale de l´armée équatorienne. De plus et ceci est moins connu, elle est intervenue dans presque tous les registres des luttes pour l’indépendance sud-américaine: combattante, commissaire, organisatrice, recruteuse de troupes, travaillant sans cesse à la fabrication de vêtements et à l’acquisition d’équipements militaires, secourant les blessés, etc.

Mentionnons tout d’abord que, la première fois que Lima est libérée par le Protecteur José de San Martín, Manuela Sáenz est décorée de l’ordre de la Caballeresa del Sol, le 28 juillet 1821. Dans ce décret on y lit: «Les patriotes qui se sont distinguées par leur adhésion à la cause du Pérou, emploieront le signe distinctif d’un cordon bicolore blanc et écarlate avec une médaille en or où sont gravées les armes du Pérou sur l’avers et sur le revers l’inscription suivante: Pour les femmes au patriotisme le plus fervent» (13).

Lors de la bataille de Pichincha du 24 mai 1822, soulignons qu’elle conclura l’indépendance de la Colombie ou de la Nouvelle Grenade (Vénézuela, Colombie, Panamá et Equateur) dans son journal Manuela note, le 22 mai 1822: «Je vous envoie une ration complète pour la compagnie des gardes du bataillon ‘Payá’ et cinq mules pour les ravitailler et remplacer leurs pertes. Je n’attends aucune rétribution, mais si c’est le prix de la liberté, cela a été bien modeste» (14). Et elle précise encore, «Messieurs les Généraux de l’Armée des Patriotes ne nous ont pas permis de nous joindre à eux; mes Jonathas et Nathán ressentent comme moi le même intérêt pour le combat car nous sommes créoles et mulâtres, et la liberté de cette terre nous appartient… Il est déjà 5 heures de l’après-midi Jonathas et Nathán et moi sommes rompues de fatigue. Nous venons de secourir les blessés et calmer leurs douleurs avec des baumes du Pérou et des infusions de coquelicot. J’ai envoyé au Général Sucre, que j’ai connu en personne et est très agréable et d’une grande courtoisie, un troupeau de cinq mules que Juan lui a remises avec des rations de nourriture» (15).

Son activité militaire ne s’arrête pas là: «… Ensemble nous recrutions des villages entiers au service de la révolution, de la Patrie. Des femmes cousaient des uniformes, d’autres teignaient des tissus pour les confectionner et des bâches pour les couvrir. Nous entraînions des enfants et leur demandions d’amener de vieux bouts de fer, de la tôlerie pour les fondre et faire ainsi des fusils, des canons, des clous, des fers à cheval, etc. Bref j’étais une véritable commissaire à la guerre qui n’a point connu de répit jusqu’à voir la fin de notre révolution» (16).

Dans la communication du 6 août 1824, lors de la bataille décisive de Junín pour l’indépendance du Pérou, conduite par Simón Bolívar, nous lisons «En considérant la Résolution du Conseil des Généraux de Division et ayant obtenu de leur part leur consentement et en mettant en avant votre aspiration personnelle de prendre part à la bataille; vu votre courage et votre bravoure, de toute votre capacité à planifier depuis votre colonne des faits d’armes qui en ce jour mémorable ont abouti à ce glorieux succès; c’est en toute hâte à 16 heures précises que je vous remets le grade de capitaine des Hussards et vous confie les activités économiques et stratégiques de votre régiment… C’est en toute justice que je tiens à vous faire reconnaître cette gloire que vous avez méritée et je me félicite d’avoir à mes côtés mon officier le plus chéri de l’Armée Colombienne. Votre dévoué, V.E. le Libérateur, Bolívar» (17).

Finalement, lors de l'ultime bataille de l’indépendance sud-américaine au Pérou à la fin du combat, le 10 décembre 1824, le Général Antonio José de Sucre, tout récemment élevé au grade Maréchal de Ayacucho, s’adressait ainsi au Libérateur «Du front… En donnant à V.E. les détails des succès qui ont précédé le triomphe des divisions sous mon commandement, j’ai le bonheur d’informer V.E. que les combats livrés à Ayacucho ont permis de rehausser la gloire des armées colombiennes. S’y est illustrée tout particulièrement Manuela Sáenz par son courage, en s’incorporant dès le début à la division des Hussards et ensuite à celle des ‘Vencedores’ en organisant et facilitant le ravitaillement des troupes, en s’occupant des soldats blessés, en combattant en tirailleur sous le feu ennemi et en sauvant des blessés… Madame Manuela mérite un hommage particulier pour sa conduite, pour cette raison je prie V.E. de lui concéder le grade de Colonnelle de l’Armée Colombienne. Que Dieu garde votre Excellence, A.J. de Sucre» (18).

Et pour conclure sur ce point, le gouvernement équatorien qui avait exilé Manuela Sáenz et qui était donc morte à l’étranger au Pérou, à Paita en 1856, le 22 mai 2007, lors du 188° anniversaire de la bataille de Pichincha, l’a élevée à titre posthume au grade de Générale de la République de l’Equateur. Ses cendres ont été transférées et reposent maintenant dans la salle d’armes du Temple de la Patrie (monument construit pour commémorer la victoire de Pichincha qui a sellé l’indépendance de l’Equateur, le 24 mai 1822).

Secrétaire et archiviste de la correspondance politique et privée de Simón Bolívar. Cette glorieuse nomination, et ceci dès 1823, prouve bien que Manuela était déjà le compagnon de lutte, la politicienne confirmée, la conseillère avisée et la guerrière aguerrie. Voici le passage de cette affectation: «Quartier Général de Lima, 28 septembre 1823. A monsieur l’Aide de camps de V.E. le Libérateur, Colonel Daniel Florencio O’Leary: Vues les nécessités inhérentes à notre époque je vous demande de prendre toutes les dispositions nécessaires en confiant à l’éminente personnalité, madame Manuelita Sáenz, tout ce qui concerne le Secrétariat, l’archive général, plus les documents de la Campagne du Sud, pour qu’une fois déplacés à la résidence La Magdalena, elle fasse partie de l’Etat Major de la Campagne Libératrice en ayant le rang de Hussard. V.E. le Libérateur Bolivar» (19).

“Tu es la Libératrice du Libérateur” est donc une phrase à fort contenu politique qui montre bien que Simón Bolívar rend hommage à une femme qui réunissait ce à quoi il tenait le plus: quiténienne, compagnon de lutte, politicienne confirmée, conseillère avisée, guerrière aguerrie ainsi que secrétaire et archiviste de tout premier plan et, bien sûr, une très, très belle femme.







NOTES :

(1) «L’allégresse de la Colombie a atteint son apogée, en recevant en son sein le peuple de la République qui le premier a hissé le drapeau de la liberté…».


(2)Voir Acta de establecimiento de la Junta suprema del gobierno de Quito del 10 de agosto de 1809

(3)Indice Bicentenario : 1809-2009)

(4) Carlos Alvarez Saá: Manuela, sus diarios perdidos y otros papeles; p. 61.

(5) Ibidem; p. 212.

(6) Ibidem; p. 22.

(7) Ibidem; p. 80.

(8) Alfonso Rumazo Gonzalez: Manuela Sáenz la Libertadora del Libertador; p. 95.

(9) Ibidem; p. 104.

(10) Carlos Alvarez Saá: Manuela, sus diarios perdidos y otros papeles; pp. 80-81.

(11) Ibidem; pp. 86-87.

(12) Alfonso Rumazo Gonzalez: Manuela Sáenz la Libertadora del Libertador; p. 91.

(13) Ibidem; p. 85

(14) Carlos Alvarez Saá: Manuela, sus diarios perdidos y otros papeles; p. 49.

(15) Ibidem; pp. 50-51.

(16) Ibidem; p. 88.

(17) Ibidem; p. 157.

(18) Ibidem; pp. 162-163.

(19) Ibidem; p. 153.


BIBLIOGRAPHIE:

Livres:

Carlos Alvarez Saá: Manuela, sus diarios perdidos y otros papeles, editorial: La iguana bohemia, 3º edición, 2005, Quito-Ecuador.

Galo René Pérez: Sin temores ni llantos vida de Manuelita Sáenz, editorial: crear gráfica, 2006, 2º edición, Quito-Ecuador.

Alfonso Rumazo Gonzalez: Manuela Sáenz la Libertadora del Libertador, Graficart cía Ltda., 11º edición, 1984, Quito-Ecuador.

Por Bolívar y la gloria, la asombrosa vida de Manuela Sáenz Pamela S. Murray,
Cargraphics S.A., abril 2010.


Sites électroniques:

-Indice Bicentenario 1809-2009

-Manuela Sáenz

-Manuela Sáenz por María Eugenia Viteri

-Ecuador y Bolívar de Alfredo Luna Tobar

-¿Dónde vivió Manuela Sáenz? Miguel Codoy Curay

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